La République
Magnifique orage qui noie enfin la campagne, je ne suis pas très fane des roulements de tonnerre mais les agriculteurs en avaient bien besoin ! Déjà en mars la nappe phréatique était à sec, de quoi faire hausser les sourcils... Et puis j'en ai marre de voir de l'herbe brûlée et jaunie au printemps, un beau mois d'avril verdoyant me fera bien plaisir, pour une fois ^^
Du coup je ne sais pas si c'est l'orage qui faisait merder ma connection internet, mais je viens ENFIN de pouvoir y accéder et ça fait bien plaisir, car comme par hasard ce sont toujours les jours où on s'emmerde le plus que rien ne fonctionne ! Du coup, je vais vite profiter de cette accalmie pour poster un article sur ma scéance photo de la semaine dernière avec Tatiana :)
Après une scéance de maquillage épique dans les toilettes de la fac que nous avons impunément squattées en nous étalant sans scrupules (des vêtements plein les lavabos, des sacs par terre...) nous voici enfin parties pour trouver quelques endroits sympathiques à Metz. Avant cela, nous avons du subir l'attaque d'un mec rentrant nonchalamment dans les toilettes des filles, car, selon se spropres mots "ya des dames dans celles des hommes", puis celle des dames en question, accompagnées d'un vieux binoclard à l'air coincé, en fait une inspection des services sanitaires. Faut toujours que ça arrive quand on est en train de tout faire sauf des trucs normaux xD
En route pour les recoins insolites de Metz : plutôt difficile car ni l'une ni l'autre ne connaissons vraiment la ville. Il y a toujours un détail qui détonne trop (Tatiana désire un décor assez historique et intemporel) ou des hordes d'ados braillards. Finalement, nous nous dirigeons vers l'esplanade qui offre une magnifique fontaine monumentale et un grand parc, et là, après quelques essais, je repère miraculeusement d'étranges colonnades derrière les jardins. Déclic total ! L'endroit est parfait ! Sandrine nous expliquera plus tard sur facebook qu'il s'agit du plus vieil édifice religieux de France, Saint-Pierre aux Nonnains, construit en 380 par les Gallos-Romains, et à la base intégré dans un complexe thermal. Au VIIeme siècle, il devient la chapelle d'une abbaye bénédictine pour servir enfin au XIXeme siècle d'entrepôt militaire. C'est un véritable hâvre de paix au coeur de la ville. Il n'y a absolument personne, ce qui est tout à fait insolite. Des pierres jonchent le sol, le soleil et un petit vent jouent entre les colonnes effritées, et nous nous préparons en attendant qu'un orchestre termine sa propre scéance photo en ce lieu (orchestre comprenant d'ailleurs un vieux bouc méprisant et méprisable qui s'est moqué de nous !) Les heures passent alors à une vitesse folle, car tous les recoins de l'ancienne abbaye offrent une nouvelle source d'inspiration. Escaliers de pierres grossières, grilles acérées, murets à demi écroulés... Nous quittons ensuite ce lieu calme et reposant pour retourner sur l'esplanade, où nous sommes accostées par deux pépères racistes qui croient voir en nous des adoratrices du FN (ok donc retenez bien la leçon : drapeau français = nationalisme débridé... Encore un peu et Jean-Marine va poser un copyright) Heureusement la verve de Tatiana les met en fuite, car visiblement, à part rabacher pour la forme que tout ici est de la faute des étrangers et qu'on fait trop de social, ils ne connaissent pas grand chose à la vraie politique... Nous essayons de reprendre la scéance mais peine perdue, voici venir le beauf de base qui me colle son bébé (horreur malheur) dans les bras pour... me filmer avec elle. C'est le comble de la crétinerie. Le bébé se met à chialer, j'ai aussi envie de chialer, et le mec se casse enfin. Découragées, nous décidons de nous arrêter là et nous retournons prendre quelques derniers clichés sur le campus.
Voici donc quelqus photos sur le thème de la République et de la Révolution Citoyenne ; le but était de nous réapproprier l'imagerie traditionnelle française intemporelle pour la remettre au goût du jour dans une nouvelle perspective. Cette scéance illustre vraiment les attentes de Tatiana et moi qui partageons la même fascination pour les mouvements populaires, et un amour de la VRAIE France, creuset artistique, culturel et pays des droits de l'Homme. Tatiana a voulu de plus donner une chronologie à ses clichés pour esquisser l'espoir de lendemains meilleurs, d'un pays et d'un peuple qui relèvent la tête, unis, pour aller de l'avant. Qui sait, ce printemps pourrait bien être aussi celui des Peuples ;)
La République à terre, ou endormie
Le triomphe, les piliers de la République
Finalement poser n'a pas été aussi catastrophique que ce à quoi je m'attendais, il faut dire que Tatiana met à l'aise ^^ Bien entendu je suis assez crispée comme à mon habitude, et le regard des gens m'a parfois enervé, mais dans l'ensemble expérience totalement satisfaisante ^^
Quelques autres photos que j'aime bien pour terminer : un portrait d'une Marianne pas contente, une petite danse de la victoire sur l'esplanade (pas facile de tournoyer quand on vient de se goinfrer chez le chinois) et petit clin d'oeil de la ville à notre cause ; ce petit coeur rouge tout à fait insolte à Saint-Pierre aux Nonnains :)